La batterie de votre smartphone qui se vide à la vitesse de l’éclair, votre lave-vaisselle qui tombe en panne à la fin de sa garantie... Les exemples d’obsolescence programmée ne manquent pas, pourtant leur conséquence pèsent lourdement sur l’environnement.

Raccourcir délibérément la durée de vie des biens pour en accélérer le renouvellement c’est la pratique de nombreux fabricants. Ce procédé imaginé dans les années 30 aux États Unis afin de relancer l’économie, redevient aujourd’hui un sujet d’actualité.
L’obsolescence programmée vous parle forcément mais saviez-vous qu’il est possible d’en établir différents types ? Le cas classique de l’imprimante qui cesse subitement de fonctionner à la millième impression n’est pas la seule forme d’obsolescence, bien au contraire :

  • L’obsolescence de fonctionnement, lorsqu’un produit arrête de fonctionner, comme illustré ci-dessus.
  • L’obsolescence indirecte, un produit qui ne peut plus être utilisé à cause d’un accessoire associé non réparable ou remplaçable. Un téléphone qui devient obsolète à cause d’un chargeur plus disponible par exemple.
  • L’obsolescence d’incompatibilité, lorsqu’un produit ne s’adapte pas aux évolutions technologiques, comme un matériel informatique qui n’est pas compatible avec les nouveaux systèmes d’exploitation.
  • L’obsolescence de service après-vente, un produit qui ne peut pas être réparé faute de SAV ou à un prix largement supérieur à un produit neuf.
  • L’obsolescence par péremption, très répandue dans l’alimentaire. Certains industriels raccourcissent la durée de vie des produits en indiquant des dates plus courtes alors qu’ils sont encore consommables.
  • L’obsolescence esthétique, ce type d’obsolescence joue sur la psychologie du consommateur en le poussant à trouver un objet vieux ou démodé.

Selon un rapport de l’Ademe (2012), seuls 44% des appareils électroniques sont réparés. Un chiffre alarmant dans un contexte où les modèles de téléphones et de télévisions se succèdent, les déchets s’accumulent et les ressources naturelles s’amenuisent. De nombreuses alternatives émergent pour réagir.

En France, depuis la Loi sur la transition énergétique adoptée en juillet 2015, l'obsolescence programmée est devenue une infraction punissable de 2 ans de prison et de 300.000 euros d'amende. Une loi encore peu respectée malgré l’implication des bénévoles de l’association HOP (« Halte à l’obsolescence programmée »). Fin 2017, l’association a porté plainte contre Apple, soupçonné de brider le fonctionnement de ses anciens modèles d’iPhone, et contre le fabricant japonais d’imprimantes Epson, accusé d’avoir incité l’utilisateur à remplacer des cartouches alors qu’elles contenaient encore de l’encre.

La législation française vise à se renforcer dans les années à venir puisque le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire travaille sur une proposition qui obligerait les fabricants à afficher la durée de vie des produits. Cet indice serait calculé via une dizaine de critères mesurant la durabilité, la robustesse et la réparabilité.
Des plateformes d’échanges entre utilisateurs à l’instar de iFixit fournissent déjà un indice de réparabilité des smartphones et propose un classement aux consommateurs. Une belle initiative collaborative qui permet de résister au « tout jetable » !

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