Atteindre l’autonomie énergétique c’est le pari (difficile mais pas impossible) que se lance de plus en plus d’îles dans le monde. L’objectif ? Une production d’énergie basée à 100% sur les énergies vertes afin de stopper l’import d’énergies fossiles et de lutter contre le réchauffement climatique

L’isolement des îles rend complexe leur approvisionnement énergétique. Ces territoires ne bénéficient pas de connexion au réseau électrique du continent, ce qui implique des importations fossiles coûteuses et polluantes : les centrales thermiques qui assurent l’essentiel de la production en électricité fonctionnent au charbon, tandis que le secteur industriel et le réseau de transport est alimenté en pétrole.
C’est dans ce contexte que des territoires insulaires font le pari d’une autonomie énergétique. Pour l’île de la Réunion la transition énergétique est engagée ! Objectif : 100% d’énergies vertes pour 2030, un défi risqué puisqu’entre 2000 et 2015 l’approvisionnement en combustibles fossiles a augmenté de presque 40% pour répondre aux besoins énergétiques en constante augmentation de l’île.



La Réunion bénéficie d’un fort taux d’ensoleillement, d’une forte intensité pluviométrique et de nombreux reliefs du fait de sa situation géographique. Trois éléments qui rendent le développement des énergies renouvelables particulièrement propice et qui ont ainsi permis la mise en place de 3 solutions énergétiques vertes : le photovoltaïque, l’hydroélectricité et l’éolien. En 2015, les énergies renouvelables représentaient 36% de l’électricité produite… une grande avancée pour l’île !



Grâce à leur fort potentiel en énergie renouvelable les îles deviennent le terrain idéal d’expérimentation énergétique. La Réunion est un parfait exemple d’innovation énergétique :

  • L’évolution des technologies en matière de stockage a permis en 2009 au groupe EDF et à l’ADEME d’expérimenter une batterie capable de stocker l’énergie produite par les énergies renouvelables. Cet outil fonctionne grâce à des prévisions météorologiques très précises qui anticipent les variations de la production. L’énergie stockée par la batterie est alors réinjectée au mieux dans le réseau électrique réunionnais. Il est désormais possible de profiter d’un peu d’ombre sur l’île sans se soucier du faible rendement des panneaux à cause des nuages.
  • Grâce à la forte activité agricole du territoire, l’île a pu tester et développer des solutions « d’agri-énergie ». Il s’agit d’une activité qui vise à associer la production d’énergie électrique à une activité agricole. Des panneaux solaires sont installés sur les toitures de plusieurs types d’exploitation comme cela a été le cas dans la commune de Tapom. Cette ferme dite « solaire » a produit 1MW d’électricité grâce aux toitures de ses serres recouvertes de panneaux photovoltaïques.
  • Autre innovation notable sur l’île : la transformation des déchets de canne à sucre en électricité. Pas de baguette magique nécessaire, un recyclage intelligent suffit. Une fois le jus extrait des cannes à sucre, on récupère les fibres non exploitées appelées bagasse. Les fibres ensuite broyées peuvent être utilisées en complément du charbon dans les centrales thermiques. Un recyclage qui présente donc un double avantage : cette source d’approvisionnement locale permet à la fois de réduire les importations de charbon, ce qui entraîne des économies importantes, mais aussi de ravir les producteurs de canne à sucre qui disposent d’un revenu supplémentaire grâce à la vente de la bagasse aux centrales thermiques.


Certaines îles ont déjà relevé le défi, Samsø au Danemark est devenue la première île au monde où 100 % de l’électricité provient des énergies renouvelables. Un bel exemple de réussite !

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